Paroles de Poètes, Perles de Vie

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Le Jardin du Prophète (6)

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Un autre dit :
"Parle nous de ce que tu ressens au plus profond de ton coeur
en ce moment précis"

Il regarda celui qui avait parlé.
Sa voix était pareille à une étoile qui chante quand il dit :

"Dans vos rêves éveillés, quand vous demeurez silencieux
et écoutez votre être plus intime, vos pensées,
tels des flocons de neige, tombent, tourbillonnent et recouvrent
d'un blanc silence tous les bruits de l'espace alentours.

Et que sont les rêves éveillés sinon des nuages qui bourgeonnent et fleurissent sur l'arbre céleste de votre coeur.

Et que sont vos pensées sinon les pétales que les vents de votre coeur répendent sur les collines et les champs.

Et de même que vous attendez la paix jusqu'à ce que
l'informe en vous prenne forme, les nuages se regrouperont
et dériveront jusqu'à ce les doigts bénis façonnent leurs désirs gris
en petits soleils, lune, étoiles de cristal. "

Alors Sarki qui était toujours un peu septique parla :
"Mais le printemps viendra...
Toute la neige de nos rêves et de nos pensées fondra et ne sera plus !"

Et il lui répondit ainsi :
"Quand le printemps viendra chercher sa bien-aimée,
parmi les bosquets et les vignes assoupies,
la neige fondra en effet et coulera en petits ruisseaux
pour rejoindre la rivière dans la vallée.

Pour être les chansons du myrthe et du laurier.
De même, la neige de votre coeur fondra,
quand le printemps viendra
et votre secret coulera en petits ruisseaux
pour rejoindre la rivière de la vie dans la vallée.
Et la rivière englobera votre secret et
l'emportera vers l'immense mer.

Toutes les choses fondront et se changeront
en chants à l'arrivée du printemps.
Même les étoiles, les immenses flocons de neige
qui tombent lentement sur les champs
à perte de vue fondront en ruisseaux chantants.

Quand le soleil, de son visage, s'élèvera
sur le vaste horizon, quelle symétrie gelée
ne se changera en mélodie liquide ?
Et qui s'entre vous n'aimerait pas être
les chansons du myrthe et du laurier ?

Hier encore, vous voguiez sur la mer mouvante
et vous n'aviez ni visage ni être véritable.
Puis le vent, le souffle de la vie,
un voile recouvrant son visage vous a façonné,
sa main vous a saisi  et vous a donné une forme.
Et la tête haute, vous cherchiez les hauteurs.
Mais la mer vous suivait et son chant est encore en nous"

Et bien, que vous ayez oublié votre origine,
elle revendiquera éternellement sa maternité !
Et vous appellera éternellement à elle.

Aux cours de vos errances,
dans les montagnes et les déserts,
vous vous rappelerez toujours la profondeur
de son coeur calme et même si souvent
vous ne saurez de quoi vous avez la nostalgie
c'est en fait de sa paix calme et cadencé.
Vous vous languirez.

Et comment pourrait-il en être autrement ?

Dans les bosquets, sous les tonnelles,
quand la pluie tombe sur les collines
en dansant semblables à des feuilles.
Quand la neige tombe à la fois
bénédiction et alliance.
Dans la vallée, quand vous conduisez
vos troupeaux à la rivière.
Dans vos champs où les ruisseaux
comme des cours d'eaux argentés
rejoignent ensemble la verte parure.
Dans vos jardins, quand les premières gouttes
de rosées reflètent les cieux.
Dans vos prés, quand la brume du soir
voile en partie notre route...

Partout la mer est avec vous.
Témoin de votre héritage qui réclame votre amour ... 
Il est en vous ce flocon de neige qui descend vers la mer !

 

~ Khalil Gibran ~

 

“En automne, je récoltai toutes mes peines
et les enterrai dans mon jardin.
Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps
célébrèrent leurs noces,
mon jardin fut jonché de fleurs
splendides et exceptionnelles.”
 
ღღღ
 
Khalil Gibran

 

 



11/10/2020
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