Paroles de Poètes, Perles de Vie

Paroles de Poètes, Perles de Vie

Marceline Desbordes-Valmore


Cigale

 

"De l'ardente cigale
J'eus le destin,
Sa récolte frugale
Fut mon festin.
Mouillant mon seigle à peine
D'un peu de lait,
J'ai glané graine à graine
Mon chapelet."

"J'ai chanté comme j'aime
Rire et douleurs ;
L'oiseau des bois lui-même
Chante des pleurs ;
Et la sonore flamme,
Symbole errant,
Prouve bien que toute âme
Brûle en pleurant."

"Puisque Amour vit de charmes
Et de souci,
J'ai donc vécu de larmes,
De joie aussi,
À présent, que m'importe !
Faite à souffrir,
Devant, pour être morte,
Si peu mourir."

La chanteuse penchée
Cherchait encor
De la moisson fauchée
Quelque épi d'or,
Quand l'autre moissonneuse,
Forte en tous lieux,
Emporta la glaneuse
Chanter aux cieux.

 

~ Marceline Desbordes-Valmore ~

 

AVT_Marceline-Desbordes-Valmore_1953

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nationalité : France
Né(e) à : Douai , le 20/06/1786
Mort(e) à : Paris , le 23/07/1859
Biographie :

Marceline Desbordes-Valmore, cantatrice, comédienne, poète et femme de lettres, naît dans une famille de la petite bourgeoisie, ruinée par la Révolution.

Fin 1801, après un séjour à Rochefort et un autre à Bordeaux, la jeune fille et sa mère s'embarquent pour la Guadeloupe, île appartenant à la France depuis 1635, afin de chercher une aide financière chez un cousin aisé, installé là-bas. Le voyage entrepris, qui devait être un nouveau départ devient un véritable calvaire. Une épidémie de fièvre jaune se déclare en Guadeloupe et emporte, en mai 1803, la mère de la jeune fille.

De retour en métropole près de son père à Douai, à seize ans elle devient comédienne. Sa rencontre avec le compositeur belge Grétry lui permet de se produire à l'Opéra-Comique de Rouen en 1805. Au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles elle incarne Rosine dans le "Barbier de Séville".Elle se produit à l’Odéon de Paris à partir de 1808 ou elle crée notamment des rôles de Pigault-Lebrun. Elle y rencontre Henri de Latouche qui sera son amant secret pendant 30 ans. Il lui donne un fils qui décède à l’âge de 5 ans en 1816.

En 1817 elle se marie avec un acteur peu reconnu, Prosper Lanchantin dit Valmore. Ils mèneront une vie d’errance. Elle perd un bébé puis ses deux filles. Seul son dernier fils survit. 

En 1819, elle publie son premier recueil de vers, "Élégies, Marie et romances", que suivent "Élégies et Poésies nouvelles" (1825), "Poésies" (1830), "Les Pleurs" (1833), "Pauvres fleurs" (1839), "Bouquets et prières" (1843), et plusieurs recueils de contes et nouvelles en prose.
Ses poèmes son appréciés pour leur style, leur musicalité et l’émotion vraie qu’ils inspirent. Lamartine, Béranger, Vigny, Baudelaire, Verlaine et Hugo qui sera un ami fidèle, l’admirent. 

Après avoir perdu quatre enfants, son frère et de nombreuses amies, elle s'éteint dans le désespoir le 23 juillet 1859 laissant un dernier recueil qui est publié à titre posthume


07/05/2021
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