Celui qui n'a point vu le printemps gracieux
Celui qui n'a point vu le printemps gracieux
Quand il étale au ciel sa richesse prisée,
Remplissant l'air d'odeurs, les herbes de rosée,
Les cœurs d'affections, et de larmes les yeux :
Celui qui n'a point vu par un temps furieux
La tourmente cesser et la mer apaisée,
Et qui ne sait quand l'âme est du corps divisée
Comme on peut réjouir de la clarté des cieux :
Qu'il s'arrête pour voir la céleste lumière
Des yeux de ma Déesse, une Vénus première.
Mais que dis-je ? ah ! mon Dieu qu'il ne s'arrête pas :
S'il s'arrête à la voir pour une saison neuve,
Un temps calme, une vie, il pourrait faire épreuve
De glaçons, de tempête, et de mille trépas.
Philippe Despordes
1546 - 1606
Philippe Desportes, né à Chartres en 1546 et mort à l'abbaye Notre-Dame de Bonport le 5 octobre 1606, est un poète baroque français. Surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, il fut abbé de Tiron, de Josaphat, près de Chartres, lecteur de la chambre du Roi et conseiller d'État.
Poète baroque français, il se distingue des poètes de la Pléiade par sa poésie plus maniérée, plus formelle et moins inspirée que celles de Ronsard et de Du Bellay. Surnommé « le Tibulle français », il découvre la poésie de Pétrarque à Rome qui l’influence profondément. Henri III en fait son poète officiel et mondain. Ses sonnets dévoilent grâce, légèreté et douceur et sont imités par les poètes anglais. Il se retire de son poste de conseiller d’état à l’arrivée d'Henri IV et se consacre à la poésie religieuse.
Pourtant réduite au recueil des pièces amoureuses des Premières Œuvres et à un volume de poésies spirituelles — la savante traduction des Psaumes et vingt sonnets chrétiens, sans doute son chef-d’œuvre —, la poésie de Desportes connut un succès considérable, en France, mais aussi dans les Pays-Bas et -surtout en Écosse, attesté par près d’une cinquantaine d’éditions entre 1573 et 1629, et qu’amplifiait la mise en musique de pièces en vers parfaitement -adaptées au genre nouveau de l’air de cour.
Ce succès, qui allait bien au-delà de la faveur dont Desportes bénéficiait auprès des grands, couronnait la quasi perfection d’une œuvre lyrique patiemment reprise pendant plus de trente ans, objet d’un lent travail de polissage, de variation et d’amplification, sur une matière somme toute très grêle, en partie imitée des néo-pétrarquistes italiens.
Il illustrait aussi un parfait accord entre le poète et son temps. Au milieu des fureurs des guerres civiles et religieuses, le poète disait un idéal d’harmonie et la maîtrise des passions. Desportes sut rompre avec la « fureur » d’un haut style passionné hérité de Ronsard, pour retrouver Marot et du Bellay, et revenir, par un travail méthodique sur la métrique, la prosodie et la syntaxe, à la douceur et à la raison, les qualités que célébraient les apologistes de la langue française.
Sources ; Wikipédia et internet
Mes Vœux à Moi
Je te souhaite la vibration
Je te souhaite l'onde
Et l'or sur le rivage
A l'aube des renouveaux
Je te souhaite le souffle
Et le baiser des rêves
Les lèvres de pensées proches
Ou lointaines
Posées sur les tiennes
Je te souhaite le vivant
Et je te souhaite d'en être le messager
Le message et le destinataire
Je te souhaite le chemin de la main
Qui se refermera sur la tienne
Se refermera
Pour mieux t'ouvrir
♡☆♡
~ Jacques Dor ~
"Dans le grain de ta voix,
ce grain de peau qui me parcourt les yeux fermés,
c'est ton ventre à voix haute qui s'invite à mon oreille."
~ Jacques Dor ~
Le Train de ma Vie
A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train,
nous laissant seuls continuer le voyage…
Au fur et à mesure que le temps passe,
d’autres personnes montent dans le train.
Et ils seront importants : notre fratrie, amis, enfants,
même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront (même l’amour de notre vie)
et laisseront un vide plus ou moins grand.
D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers
pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons.
Donc vivons heureux, aimons et pardonnons !
Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,
nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage…
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.
Et si je dois descendre à la prochaine station,
je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !
Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.
Jean D’Ormesson
1925-2017

Nationalité : France
Né(e) à : Paris VIIe , le 16/06/1925
Mort(e) à : Neuilly , le 05/12/2017
Biographie :
Jean d’Ormesson est un écrivain, journaliste et philosophe français.
Son père ambassadeur du Front populaire et ami de Léon Blum, il se voit dispenser une éducation privilégiée, dans le respect des valeurs traditionnelles. Évoluant dans un cadre libéral, il entame un parcours sans entrave. Élevé brillant, il accumule très vite les diplômes : agrégé et diplômé d'études supérieures de philosophie, normalien... Cet érudit ne s'arrêtera pas là.
Jean Lefèvre, comte d'Ormesson, embrasse une carrière de haut fonctionnaire devenant secrétaire général (1950), puis président du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l'Unesco (1992). Il s'essaie également à l'écriture : "L'Amour est un plaisir" (1956), son premier roman, "Du côté de chez Jean" (1959).
Mais c'est en 1971 que débute réellement sa carrière littéraire, avec la parution de "La Gloire de l'Empire", Grand prix du roman de l'Académie française. Académicien, il ne néglige pas pour autant son statut de directeur au journal Le Figaro (1974-1977). En 1978, il fonde avec d'autres membres le Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés. Aspirant à un monde "traditionnellement moderne", il insuffle à ses écrits un peu de lui et ce n'est pas pour déplaire ! Mais, il ne fait pas que parler de lui-même et transmet à la nouvelle génération des réflexions philosophiques comme "Le Rapport Gabriel" (1999) ou encore "Presque rien sur presque tout" (1995).
En 2003, "C'était bien" raconte la vie de l'auteur et anticipe même sa mort. Avec "Une fête en larme" en 2005, il tente l'originalité et, toujours en se mettant en scène, il se met à raconter son roman idéal à un journaliste. Enfin en 2006, il se laisse aller et publie "La Création du monde", roman d'un nouveau genre pour lui et très attendu par la critique littéraire. En 2007 paraît son nouveau roman "Odeur du temps" aux éditions Héloïse d'Ormesson, maison dirigée par sa fille. En 2009, il publie coup sur coup deux ouvrages, "L'Enfant qui attendait un train", un album jeunesse, et "Saveur du temps", le deuxième tome de ses chroniques au Figaro.
En 2012, il joue le rôle du Président de la République au côté de Catherine Frot dans "Les délices du palais" de Christian Vincent. En 2013, il évoque son cancer de la vessie qui lui a coûté 8 mois de souffrances et de séjours à l'hôpital mais dont il est en rémission. En 2014, épuisé par la maladie, il sort tout de même un nouveau roman "Comme un chant d'espérance".
Il décède le 05/12/2017.
La Voix
Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,
Une voix, comme un tambour, voilée
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.
Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.
Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.
Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
Elle dit "La peine sera de courte durée"
Elle dit "La belle saison est proche."
Ne l'entendez-vous pas ?
♡☆♡
~ Robert Desnos ~
A. M. V. H.
Il faut, en ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le cœur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit.
Qu’un hasard nous rassemble,
On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.
Alfred de Musset
Poésies nouvelles
Paris, 11.12.1810 - 02.05.1857