Paroles de Poètes, Perles de Vie

Paroles de Poètes, Perles de Vie

Le Train de ma Vie

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A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train,
nous laissant seuls continuer le voyage…

Au fur et à mesure que le temps passe,

d’autres personnes montent dans le train.
Et ils seront importants : notre fratrie, amis, enfants,
même l’amour de notre vie.

Beaucoup démissionneront (même l’amour de notre vie)

et laisseront un vide plus ou moins grand.
D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.

Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers

pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons.
Donc vivons heureux, aimons et pardonnons !

Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,

nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage…

Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.

Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.
Et si je dois descendre à la prochaine station,

je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !

Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.

Jean D’Ormesson
1925-2017
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Nationalité : France
Né(e) à : Paris VIIe , le 16/06/1925
Mort(e) à : Neuilly , le 05/12/2017

Biographie :

Jean d’Ormesson est un écrivain, journaliste et philosophe français.

Son père ambassadeur du Front populaire et ami de Léon Blum, il se voit dispenser une éducation privilégiée, dans le respect des valeurs traditionnelles. Évoluant dans un cadre libéral, il entame un parcours sans entrave. Élevé brillant, il accumule très vite les diplômes : agrégé et diplômé d'études supérieures de philosophie, normalien... Cet érudit ne s'arrêtera pas là.

Jean Lefèvre, comte d'Ormesson, embrasse une carrière de haut fonctionnaire devenant secrétaire général (1950), puis président du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l'Unesco (1992). Il s'essaie également à l'écriture : "L'Amour est un plaisir" (1956), son premier roman, "Du côté de chez Jean" (1959).

Mais c'est en 1971 que débute réellement sa carrière littéraire, avec la parution de "La Gloire de l'Empire", Grand prix du roman de l'Académie française. Académicien, il ne néglige pas pour autant son statut de directeur au journal Le Figaro (1974-1977). En 1978, il fonde avec d'autres membres le Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés. Aspirant à un monde "traditionnellement moderne", il insuffle à ses écrits un peu de lui et ce n'est pas pour déplaire ! Mais, il ne fait pas que parler de lui-même et transmet à la nouvelle génération des réflexions philosophiques comme "Le Rapport Gabriel" (1999) ou encore "Presque rien sur presque tout" (1995).

En 2003, "C'était bien" raconte la vie de l'auteur et anticipe même sa mort. Avec "Une fête en larme" en 2005, il tente l'originalité et, toujours en se mettant en scène, il se met à raconter son roman idéal à un journaliste. Enfin en 2006, il se laisse aller et publie "La Création du monde", roman d'un nouveau genre pour lui et très attendu par la critique littéraire. En 2007 paraît son nouveau roman "Odeur du temps" aux éditions Héloïse d'Ormesson, maison dirigée par sa fille. En 2009, il publie coup sur coup deux ouvrages, "L'Enfant qui attendait un train", un album jeunesse, et "Saveur du temps", le deuxième tome de ses chroniques au Figaro.

En 2012, il joue le rôle du Président de la République au côté de Catherine Frot dans "Les délices du palais" de Christian Vincent. En 2013, il évoque son cancer de la vessie qui lui a coûté 8 mois de souffrances et de séjours à l'hôpital mais dont il est en rémission. En 2014, épuisé par la maladie, il sort tout de même un nouveau roman "Comme un chant d'espérance".

Il décède le 05/12/2017.
 

31/10/2024
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La Voix

La Voix

 

Une voix, une voix qui vient de si loin

Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,

Une voix, comme un tambour, voilée

Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.

 

Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau

Elle ne parle que d'été et de printemps.

Elle emplit le corps de joie,

Elle allume aux lèvres le sourire.

 

Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine

Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,

L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

 

Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?

Elle dit "La peine sera de courte durée"

Elle dit "La belle saison est proche."

 

Ne l'entendez-vous pas ?

 

♡☆♡

 

~ Robert Desnos ~


09/09/2024
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A. M. V. H.

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Il faut, en ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.

Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le cœur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.

De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit.
Qu’un hasard nous rassemble,

On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.

 

Alfred de Musset
Poésies nouvelles

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Paris, 11.12.1810 - 02.05.1857

 

Élevé dans un milieu cultivé, l'amour des lettres et des arts lui est transmis. Brillant lycéen, il abandonne rapidement des études de médecine et de droit pour se lancer dans une carrière littéraire. Avant même ses 18 ans, sa première ballade Un rêve est publiée le 31 août 1828 à Dijon, dans Le ProvincialPrécoce, il côtoie également les poètes du Cénacle de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal, et publie en 1830 Contes d'Espagne et d'Italie, son premier recueil de poèmes, à seulement 19 ans. 

Dans le même temps, il commence à mener une vie de dandy, faite de débauche, lui donnant une réputation sulfureuse. Auteur de poèmes tourmentés, Alfred de Musset s'essaie au théâtre. En décembre 1830, il écrit sa toute première pièce, une comédie intitulée La nuit vénitienne. Véritable échec, la pièce est annulée au bout de seulement deux représentations, sous les sifflets du public. Alfred de Musset renonce alors à la scène, mais continue d'écrire des pièces. Il choisit donc de publier des pièces dans la Revue des deux Mondes.  Regroupées en décembre 1832 dans le volume Un Spectacle dans un fauteuil, Musset y aborde déjà les thématiques récurrentes de son œuvre : la débauche et la pureté, douloureusement liées.

Le 17 juin 1833, lors d'un dîner au restaurant avec des collaborateurs de la Revue des deux Mondes, Alfred de Musset rencontre l'écrivaine George Sand. Fin juillet, ils deviennent amants, et entament une relation passionnée mais chaotique. À la fin de l'année 1833, ils voyagent en Italie, passant par Gênes pour s'arrêter à Venise. Souffrante, George Sand doit y rester deux semaines alitée. Musset profite de ces quelques jours pour renouer avec la débauche. Puis c'est au tour d'Alfred de Musset de tomber malade. George Sand reste à son chevet et fait appel au docteur Pietro Pagello, dont elle s'éprend. Ils entament une relation, pendant que Musset est convalescent. Une fois rétabli, Pagello lui dévoile tout, et Musset rentre en France le 29 mars 1834. Il renoue avec George Sand le 20 octobre de la même année, ravivant une relation passionnelle, mais destructrice. Ils se séparent définitivement le 6 mars 1835, après plusieurs ruptures successives. Alfred de Musset reste profondément meurtri par cet échec sentimental, et s'en inspire pour écrire ses œuvres.

Faisant l'éloge de l'amour et exprimant sincèrement la douleur dans ses vers, Alfred de Musset écrit Tristesse en 1840. Multipliant les aventures amoureuses, il tombe dans l'alcoolisme et la dépression au fur et à mesure des années. Atteint d'une malformation cardiaque, sa santé est fragile. Nommé Chevalier de la légion d'honneur le 24 avril 1845, il est élu à l'Académie Française le 12 février 1852. Alfred de Musset décède des suites de la tuberculose, le 2 mai 1857 à Paris, à l'âge de 46 ans. Disparu dans l'oubli, c'est son frère aîné Paul de Musset qui contribue à sa redécouverte. Alfred de Musset est considéré comme l'un des plus grands écrivains romantiques français pour son théâtre et sa poésie lyrique, preuve d'une sensibilité extrême.

Source ; L'internaute


18/07/2024
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Musique sur l'Eau

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Oh ! Écoute la symphonie ;
Rien n'est doux comme une agonie
Dans la musique indéfinie
Qu'exhale un lointain vaporeux ;

D'une langueur la nuit s'enivre,
Et notre cœur qu'elle délivre
Du monotone effort de vivre
Se meurt d'un trépas langoureux.

Glissons entre le ciel et l'onde,
Glissons sous la lune profonde ;
Toute mon âme, loin du monde,
S'est réfugiée en tes yeux,

Et je regarde tes prunelles
Se pâmer sous les chanterelles,
Comme deux fleurs surnaturelles
Sous un rayon mélodieux.

Oh ! écoute la symphonie ;
Rien n'est doux comme l'agonie
De la lèvre à la lèvre unie
Dans la musique indéfinie...

Albert Samain (1858-1900)
Recueil : Au jardin de l’infante 1893
Aquarelle Josette Marrel

 

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Lille, 3 avril 1858 - Magny-les-Hameaux, 18 août 1900

 

Samain lui-même à propos de sa vie déclare : « Ma vie n’a pas d’histoire et ne comporte pas d’éléments dont se puisse alimenter le côté anecdotes d’une biographie ».

 

Sa poésie intimiste paraît également sans mystère. L’œuvre peu abondante et la vie si brève de ce poète sont pourtant d’une richesse attachante.

 

Albert Samain naquit le 3 avril 1858 à Lille. Il interrompit ses études quand son père mourut subitement. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il fut à quatorze ans employé dans une entreprise qui, en 1880, l’envoya travailler pour elle à Paris.

 

Par souci de sécurité, en 1883, il devint expéditionnaire à la préfecture de la Seine. Son bureau, aux Tuileries, donnait sur un parterre qu’on appelait « le Jardin de l’Infante » – un beau nom pour faire rêver un modeste fonctionnaire qui commençait à écrire des poèmes et à fréquenter des cercles artistiques.

 

En 1889, il participa à la création du Mercure de France, avec Alfred Vallette, Jules Renard, etc. Il y publia ses poèmes en 1893 : Au Jardin de l’Infante ne fut tiré qu’à 335 exemplaires. Mais un élogieux article de François Coppée dans Le Journal du 15 mars 1894 attira l’attention sur ce « poète d’automne et de crépuscule ».

 

L’ouvrage, complété par L’Urne penchée, reçut un prix de l’Académie française. Un deuxième recueil, Aux flancs du vase, regroupait vingt-cinq idylles d’une inspiration à la fois antique et familière. Poète désormais reconnu, Samain restait un modeste fonctionnaire – et un malade chronique. Il mourut de la tuberculose le 18 août 1900, à Magny-les-Hameaux.

 

Il laissait des poèmes qui furent publiés en 1901 (Le Chariot d’or et Symphonie héroïque), et un drame lyrique en vers, Polyphème, histoire d’un bon géant qui aime une femme qui ne l’aime pas. C’était le drame intime d’Albert Samain, amoureux malheureux d’une jeune veuve rencontrée en 1890, pour laquelle il avait écrit les Poèmes pour la grande amie.

 

Cette blessure, restée secrète, c’est la part romantique de son œuvre, celle qui l’apparente à Musset et à Baudelaire. Son charme vient d’une synthèse originale, puisqu’elle appartient encore au Parnasse par son exactitude prosodique, mais aussi au Symbolisme par sa musicalité vaporeuse, par la place éminente faite à la sensation, par sa mélancolie, par ses paysages à la Watteau et ses nocturnes à la Verlaine.

 

De santé fragile, Albert Samain meurt de tuberculose à Magny-les-Hameaux le 18 août 1900 à l’âge de 42 ans.

 

https://francearchives.gouv.fr/fr/pages_histoire/39248


10/06/2024
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Le Bourgeon

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Comme un diable au fond de sa boite,
Le bourgeon s’est tenu caché.
Mais dans sa prison trop étroite,
Il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d’aile.
Il a soif de grand jour et d’air.
Il voudrait savoir les nouvelles
Il fait craquer son corset vert.

Puis d’un geste brusque, il déchire
Son habit étroit et trop court.
Enfin, se dit-il, je respire,
Je vis, je suis libre. Bonjour !

Paul Géraldy (1885-1983)

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C’est en 1908 que Paul Géraldy - de son vrai nom Paul Lefèvre - publie son premier recueil de poèmes, ‘Les Petites Ames’. Mais il devra attendre 1912 et la parution de son second recueil, ‘Toi et moi’, pour connaître le succès. Sensible et désuète, sa poésie touche le public grâce à ses mots de tous les jours, à la simplicité de ses écrits. C’est notamment face à la gent féminine qu’il connaît sa principale reconnaissance. Côté théâtre, ses pièces traitent de questions psychologiques traditionnelles, mais plus particulièrement des relations familiales au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle de l’entre-deux-guerres. Principalement porté sur la vie de couple, son regard, au travers de ses pièces - ‘Aimer’, 1921, ‘Robert et Marianne’, 1925... - étudie la vie à deux face au quotidien et à ce qu’il engendre : peur, monotonie, habitude, pesanteur...


27/04/2024
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